Après les Etats-Unis, la France ? Suite à la dégradation de la note souveraine américaine, certains économistes et investisseurs commencent à redouter que la France ne perde sa note AAA, la meilleure possible. De quoi mettre la pression sur Bercy, qui assure le contraire.
“La France n’est pas, selon moi, un pays AAA. En tout cas, il n’est pas considéré comme tel par le marché”, souligne ainsi un stratégiste d’UBS basé à Londres, cité par Bloomberg. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil aux Credit Default Swap (CDS), ces produits permettant de d’assurer contre la faillite d’un émetteur. Le coût de l’assurance contre un défaut de paiement de l’Hexagone est en effet supérieur à ceux de la Chine, du Qatar ou de la République Tchèque, qui sont pourtant moins bien notés par les agences, selon les dernières données de CMA Vision.
Il faut dire que la France affiche l’un des moins bons ratios budgétaires parmi les différents pays “triple A”. Selon la Commission européenne, la France réduira son déficit public à 5,8% de son Produit intérieur brut (PIB) cette année, tandis que sa dette atteindra 84,7%. Pour comparaison, dans les cinq autres pays de la zone euro possédant la meilleure note (l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Finlande), les déficits publics devraient osciller entre 1 et 3,7% du PIB et les dettes entre 17,2 et 82,4%.
Pour le moment, les agences de notation se gardent de tirer la sonnette d’alarme. Jean-Michel Six, le chef économiste de Standard & Poors pour l’Europe, a même confirmé sur France Inter dimanche que la perspective pour la France restait stable. Pour autant, la même agence S&P avait prévenu en juin que la note de l’Hexagone serait sous pression à moyen terme, si le gouvernement ne prenait pas de nouvelles mesures de rigueur et ne réformait pas le régime de la Sécurité sociale.