Fuyant la guerre en Libye, 1 500 demandeurs d’asile ont débarqué sur l’archipel. Depuis le début des années 2000, les arrivées sont incessantes. Débordé, le plus petit État de l’UE appelle les Vingt-Sept à la solidarité.
[…] Mabelle, la trentaine, débardeur blanc et pantalon rose, fait partie des 1 500 demandeurs d’asile qui ont débarqué à Malte après avoir fui la guerre en Libye. Son histoire ressemble à beaucoup d’autres. En mars, elle a payé l’équivalent de 700 € pour traverser la Méditerranée. Sa destination devait être l’Italie, d’où elle comptait partir tenter sa chance ailleurs en Europe. Mais, erreur de cap ou duperie des passeurs, le voyage s’est achevé sur un récif qui a moins à lui offrir : Malte, archipel grand comme trois fois Paris, pays parmi les plus denses au monde, avec la mer pour seule échappatoire. […] À son arrivée, elle a suivi la procédure observée par la plupart des 15 000 migrants, originaires d’Afrique subsaharienne pour leur grande majorité, qui ont accosté ici depuis le début des années 2000. Elle a déposé une demande d’asile auprès des autorités maltaises. […]Les débarquements de migrants sur le rocher maltais mettent à rude épreuve les idéaux humanistes mentionnés dans un ensemble de directives européennes relatives à l’asile. « Les militaires n’ont pas pour mandat de prendre en charge les migrants, l’approche ne doit pas être sécuritaire », dénonce Dyonisius Mintoff, prêtre franciscain, qui accueille chez lui 50 réfugiés. En écho, Thomas Hammarberg, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe (institution qui promeut la démocratie, comptant 47 États, dont les 27 de l’UE), a jugé les méthodes maltaises « incompatibles avec les exigences de la Convention européenne des droits de l’homme » après sa visite, en mars dernier. […]
En dix ans, l’archipel a rapatrié 2 000 personnes. Il a accordé à 2 700 autres le statut de réfugié ou celui, proche, de bénéficiaire d’une « protection internationale ». […]
(Merci à penelope)