Une association parisienne, Macaq (Mouvement d’animation culturelle et artistique de quartier), mise en cause en début d’année dans une affaire de sous-location de squat, est à nouveau accusée de pratiques contraires à sa vocation sociale, ce qu’elle dément fermement. Macaq, autoproclamé «de gauche», négocie avec des propriétaires pour signer des baux d’occupation précaire dans des immeubles parisiens, dans le but de mettre gratuitement ces locaux à disposition d’associations et d’artistes.
Selon le quotidien Libération de jeudi, qui s’appuie sur des documents et des témoignages anonymes d’anciens membres de l’association, Macaq aurait recours aux sous-locations «dans quasiment tous les squats», alors même qu’elle bénéficie de confortables subventions municipales. Certains locaux auraient été loués à des magazines de mode ou à des sociétés de production. Un de ces squats dans le VIIIe arrondissement, propriété d’un particulier, aurait rapporté 15.500 euros à Macaq entre fin 2007 et mi-2009, selon le quotidien.
Une activité lucrative qui n’aurait pas toujours été réinvestie dans les actions solidaires de l’association (insertion, vide-greniers, événements culturels…), accuse le journal. Selon Libération, un des dirigeants de l’association, Julien Boucher, aurait effectué des retraits d’argent non justifiés sur le compte en banque de Macaq entre 2008 et 2010, pour un total de «plusieurs milliers d’euros».
Le président de Macaq, Eric Debeir, dénonce un «article gratuit, bâclé, présentant beaucoup d’allégations complètement fausses et qui présente les choses comme étant systématiques alors qu’elles ne le sont pas». Pour lui, ces pratiques de sous-location ont certes pu exister mais font partie du passé. […]