Le Professeur Ekmeleddin Ihsanoglu est le Secrétaire général de l’Organisation de Coopération islamique (ex-Organisation de la Conférence islamique), organisation internationale regroupant 57 Etats membres. Après les événements tragiques qui se sont déroulés à Oslo, il appelle à combattre l’intolérance religieuse et à faire avancer l’intercompréhension culturelle.
L’OCI n’a jamais cherché à limiter la liberté d’expression, à assurer un traitement préférentiel à l’islam, à réprimer la création ni à permettre la discrimination contre les minorités religieuses dans les pays musulmans.
Cet ensemble d’attitudes et de comportements hostiles à l’islam et aux musulmans que l’on désigne par le terme islamophobie prend une place de plus en plus grande dans la démarche des partis politiques de l’ultra-droite et des sociétés civiles de l’Occident au niveau de leur politique anti-immigration et antimulticulturalisme, comme il ressort clairement du manifeste du tueur norvégien. Ces opinions sont paradées sous la bannière de la liberté d’expression, tout en claironnant que les musulmans ne respectent pas le droit.
Quelques jours avant l’attentat d’Oslo, le 15 juillet à Istanbul, l’Organisation de coopération islamique (OCI) et les Etats-Unis s’étaient retrouvés autour d’une position commune pour «combattre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, ainsi que la discrimination, l’incitation à la violence et la violence contre les personnes fondée sur la religion et la croyance», par la mise en œuvre de la résolution 16/18 du Conseil des droits de l’homme des Etats-Unis. […]
La foi islamique est fondée sur la tolérance et l’acceptation des autres religions. Elle ne justifie pas la discrimination entre les êtres humains au motif de la caste, de la croyance, de la couleur ou de la religion. Tous les Etats membres de l’OCI ont le devoir sacré de protéger la vie et les biens de leurs citoyens non musulmans, et de les traiter sans aucune forme de discrimination. […]