Candidate aux primaires du PS, Martine Aubry répondait aux questions des lecteurs du Parisien. Affirmant être «la plus à même de gagner en 2012», elle détaille ce qu’elle ferait si elle était élue à l’Elysée. Extraits.
Je pense aussi qu’aussitôt arrivée, je reverrai à la baisse le salaire du président et des ministres.
Philippe Pradel : Le recrutement des enseignants se fait au niveau du master, mais ils n’ont aucune formation spécifique. Changerez-vous cela ?
Il faut complètement refonder l’école […] Il faudra mettre plus de profs là où on en a vraiment besoin, accepter qu’il y ait plus d’élèves par classe là où les enfants vont bien, et moins d’élèves là où ils ne vont pas bien. Moi je n’ai pas de problème pour dire que dans les endroits privilégiés on peut être beaucoup par classe. A mon époque, on était quarante et on n’avait pas trop de difficultés. […]
Gauthier Boche : Les jeunes issus de l’immigration ont du mal à trouver du travail ou un logement. Comment lutter contre cette forme d’hypocrisie républicaine ?
La gauche a eu tort de ne pas mettre symboliquement au gouvernement plus d’hommes et de femmes issus de l’immigration. Ce qu’a fait la droite. Mais les symboles ne suffisent pas si l’on ne pratique pas une vraie politique. Sur le volet de l’emploi, nous avons mis dans le projet socialiste le CV anonyme. Je ne suis pas convaincue, mais il faut le tester, car à l’heure qu’il est il faut tout tenter. Il faut aussi, avec des associations, mettre en place des testings dans les restaurants ou les boîtes de nuit et fermer les établissements qui discriminent. […]
Jean-François Demarez : Comment comptez-vous endiguer le Front national pour ne pas revivre le 21 avril 2002 ?
De deux manières. Dire à ceux qui se sentent exclus qu’ils ont droit à l’accès au logement, à l’éducation, à la santé et que nous nous battrons pour ça. J’en veux beaucoup au président d’avoir voulu masquer ses échecs en allant chercher des boucs émissaires : les étrangers qui sont sur notre territoire. Il n’a fait que diviser. La deuxième chose, c’est de dire que madame Le Pen n’a pas de réponses ou n’en a que des mauvaises. Elle est dans le simplisme. […]
