Fdesouche


© Le Temps/Chappatte

Les derniers chiffres de la police reflètent l’émergence d’une criminalité de rue venue d’Afrique du Nord. Mais qui sont ces jeunes? Portrait

A l’heure du f’tor (rupture du jeûne), Fouad dissimule son canif dans un buisson face à la mosquée du Petit-Saconnex. «C’est trop péché d’entrer avec», justifie-t-il. Fouad, 21 ans, natif de la région de Kairouan, en Tunisie, dit qu’il a des principes, même s’il ne jeûne pas et fréquente la mosquée pendant le mois du ramadan «pour l’odeur du bled et parce qu’ils donnent à manger gratuitement. J’ai souvent faim, mon arme c’est pour voler et manger», confie-t-il.

Les jeunes errants comme Fouad ne sont pas étrangers à l’insécurité qui fait débat à Genève. «Ce sont des personnes originaires du Maghreb qu’on a commen­cé à arrêter pour des délits de voie publique (vol, vol à la tire, vol à l’arraché), a expliqué vendredi la cheffe de la police, Monica Bonfanti, à la radio One FM. Aujour­d’hui, on les retrouve dans les cambriolages. […] Vous avez une modification du comportement criminel.»

Cette année, les responsables de la mosquée du Grand-Saconnex observent un afflux de jeunes Tunisiens «qui se tiennent mal». […] Certains arrivent ivres ou drogués, mais on ne les rejette pas, c’est le mois sacré, il faut tendre la main aux égarés», poursuit-il.

[…] Les Maghrébins y figurent comme les personnes les plus fréquemment appréhendées. Les Algériens, surnommés «zizous», arrivent en tête, les Tunisiens pourraient bientôt les talonner.

[…]«Au bled, explique Fouad, on dit qu’en Suisse il suffit de ramasser l’argent, les gens en ont plein, ils ne disent rien quand on leur en prend un peu, mais ce n’est pas vrai.»

Le Temps

Fdesouche sur les réseaux sociaux