Ivan Rioufol rend hommage à Nicolas Sarkozy, sur son blog du Figaro, dans un texte intitulé «Eloge du virement de bord en politqiue», pour l’intervention de la France en Libye.
C’est un président renforcé et ayant redonné à la France sa place de puissance mondiale qui sort de l’épreuve de force.
Les Cassandre, qui aiment la France effacée et rampante, sont dépités. Certes, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, prend soin de dire que «c’est le peuple libyen qui s’est révolté» contre son tyran, Mouammar Kadhafi. Mais le Caligula doit d’abord sa chute à la ténacité de Nicolas Sarkozy, qui a su entraîner la Grande-Bretagne et l’Otan dans la défense d’un idéal démocratique en terre d’islam, avec l’appui des populations concernées. Les petits bras qui prophétisaient l’enlisement et qui, contrariés, suggèrent une basse stratégie pétrolière, doivent digérer ce fait : la France des droits de l’homme a renoué avec sa vocation et gagné une guerre contre l’obscurantisme. Cette victoire est celle d’un réveil des consciences. À quand, d’autres sursauts ?
La volte-face sur Kadhafi, qui en 2007 avait eu droit à l’invitation de Sarkozy, alors indifférent au profil loufoque et détestable du Guide, démontre qu’un chef de l’État peut trouver un bénéfice rapide à pratiquer le virement de bord, si ce changement de cap répond à d’évidentes brutalités, injustices, et, en l’occurrence, au rejet des dictatures par la rue arabe. […]