La Porte d’Aix, où une affaire de parking a fait déborder le vase de la délinquance marseillaise et coûté son poste au préfet de police, réunit les populations les plus pauvres de la ville dans un quartier où les autorités tentent régulièrement de faire place nette.
Source : LCM (10 mai 2010)
Source : France3 Provence (3 août 2011)
[…] Le grillage qui l’entoure est le même que celui qui délimite, non loin de là, le parking où des jeunes, début août, ont été filmés en train de réclamer de l’argent à des automobilistes. Vinci l’avait abandonné quelques semaines plus tôt pour des raisons d’insécurité. […] Avant la venue du ministre, des ouvriers ont refait une beauté au fameux parking, qui doit rouvrir le 1er septembre. Cinq fourgons de CRS sont stationnés en face et deux autres au bord de la pelouse. Les policiers arrêtent des voitures, vérifient des identités.[…]Le quartier, au bâti dégradé, est fait de bazars en tous genres, de commerces de bouche aux parfums orientaux et de magasins de vêtements. Les trottoirs hébergeaient aussi, jusque récemment, de nombreux vendeurs à la sauvette, chassés eux aussi lors du récent “nettoyage” des lieux.
La “Porte de la Misère”, comme l’a surnommée une élue écologiste au conseil régional, voisin, attirait une foule de piétons au milieu d’une circulation anarchique et dangereuse. Début mai, un homme avait été poignardé mortellement par un automobiliste lors d’une rixe.
[…] “Les vendeurs à la sauvette expriment deux besoins : trouver un revenu complémentaire et occuper son temps. Ce sont souvent de vieux migrants maghrébins, dont les logements sont trop insalubres pour y rester la journée, et les retraites trop petites pour la passer dans un café. Ils ne vendent pas du matériel volé, mais ce qu’ils trouvent dans les poubelles. C’est le vide-grenier du pauvre”, explique-t-il.L’intervention des autorités n’a fait, selon certains, que déplacer le problème, une partie des vendeurs et des roms s’étant repliés à Noailles, un quartier voisin qui jouxte la Canebière.
Pour l’élu socialiste Patrick Mennucci, la situation “insupportable” de la Porte d’Aix, qui “concentre les plus pauvres parmi les Marseillais vivant sous le seuil de la pauvreté, rejoints par des clandestins, des adolescents errants, les roms expulsés de leurs divers squats”, infuse désormais “vers l’hypercentre où de nouveaux marchés de la misère se sont installés”.[…]