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À Nantes, un fonctionnaire est agressé au cours d’une audition. Témoin de la scène violente, la jeune avocate commise d’office refuse d’aller contre son client.

17 juin. Dans l’un des bureaux de la brigade criminelle, à la sûreté départementale de Nantes, un garçon de 19 ans est en garde à vue. Il a été interpellé deux jours plus tôt après la disparition d’un homme, retrouvé séquestré pour une dette de shit. Face à son avocate, le jeune homme fait valdinguer le major qui l’interroge. Bilan : une côte cassée et quinze jours d’incapacité totale de travail. Le policier dépose plainte.

Le lendemain, enquête sur ces violences : il faut auditionner la jeune avocate, qui a tout vu. L’hôtel de police appelle le barreau et essuie une fin de non-recevoir. (…) L’avocate ne témoignera pas : le secret professionnel la lie, même s’il s’agit d’une autre affaire que celle pour laquelle elle a été sollicitée.

Je regrette la position du bâtonnier et je ne la partage pas, déclare le procureur de la République. Des avocats déposent plainte quand ils sont agressés par leurs propres clients. Pourquoi ne pas témoigner lorsque la victime est un policier ? Jusqu’ici, à Nantes, la réforme de la garde à vue s’est bien déroulée. On va poursuivre le dialogue avec les avocats et je n’irai pas à l’épreuve de force. Mais c’est une belle occasion manquée pour faciliter leur intégration dans les commissariats de police. »(…)

Le jeune homme a été jugé, hier, en comparution immédiate. Le bâtonnier a maintenu sa position en refusant à nouveau que sa consoeur dépose à la barre. Me Huppé, qui défendait le policier, a fait remarquer que l’incident pourrait, en toute logique, se reproduire. La décision nantaise fera-t-elle autorité ? En attendant, le prévenu a été condamné à neuf mois de prison, dont quatre ferme.

Ouest France

(Merci à Pffffffft)

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