Chronique de Bernard-Henri Lévy dans laquelle il justifie sont soutien aux rebelles libyens et se félicite de l’action de Nicolas Sarkozy.
Ce qui meurt : une conception ancienne de la souveraineté où tous les crimes sont permis pourvu qu’ils se déroulent à l’intérieur des frontières d’un Etat.
Ce qui naît : l’idée d’une universalité des droits qui ne serait plus simple voeu pieux mais ardente obligation pour quiconque croit vraiment en l’unité de l’espèce humaine et en la vertu du droit d’ingérence qui en est le corollaire.
La vérité c’est que s’opposaient là, une fois de plus, ces deux vastes partis, vieux comme la chose politique, que sont : d’un côté, l’éternelle famille, non pas tant des ennemis des peuples, ou des amis des despotes, que des tétanisés par le Pouvoir, des envoûtés de la Tyrannie – […] ; et, de l’autre, le grand parti de ceux dont cette étrange passion, cette paralysie de l’âme par la Gorgone ou par le monstre froid, n’a pas obscurci le jugement et qui sont capables de concevoir, juste de concevoir, que les dictatures ne tiennent que par le crédit qui leur est fait, […]
Je veux dire la probité de ce CNT que j’ai vu naître, puis gagner en maturité, et qui, avec ses hommes et femmes d’origines diverses, démocrates de toujours ou transfuges du kadhafisme, rentrés d’un long exil ou opposants de l’intérieur, n’avait, lui non plus, guère d’expérience de la démocratie, pas davantage de la chose militaire, mais a su, en dépit de tout, ajouter une page magnifique à l’histoire mondiale des résistances. […]
Et quant à Nicolas Sarkozy, enfin, on peut n’être pas de son bord, on peut, et c’est mon cas, s’opposer au reste de sa politique : mais comment ne pas reconnaître que c’est la France qui, sous sa présidence, a pris l’initiative d’accompagner cette naissance de la Libye libre ? […]