Manuel Valls aime «bousculer les lignes». Sécurité, emploi, économie… celui qui incarne «l’aile droite» du parti cultive ses différences avec le projet du Parti socialiste. Le candidat à la primaire a répondu aux questions du JDD.fr.
Faire de la sécurité une priorité, c’est être de gauche. Faire de la laïcité le cœur même du vivre ensemble, c’est être de gauche. Proposer une TVA protection pour sauvegarder nos emplois, c’est être profondément de gauche.
L’hebdomadaire britannique The Economist “vote” pour vous. Cela vous flatte ?
Le regard des anglo-saxons, et d’une manière générale de la presse étrangère sur le pays, est toujours intéressant. Martine Aubry soulignait vendredi que le Financial Times, autre institution dans la presse économique, critiquait Nicolas Sarkozy. The Economist considère que je représente une gauche moderne, réaliste. C’est sans doute flatteur. Mais si la presse anglaise dit à la fois du mal de Nicolas Sarkozy et à la fois du bien de moi, c’est qu’il y a une part de vérité.
Vous êtes souvent présenté comme le trublion du PS, celui qui incarne l’aile droite du parti. Partagez-vous cette analyse ?
Je ne suis pas un trublion. Je suis un candidat. Mes idées sur la sécurité, l’immigration, sur la nécessité de bien gérer les comptes publics, s’imposent. Il faut bousculer les lignes. C’est ma raison d’être, ma personnalité, mais aussi mon devoir. On ne peut pas gagner dans la durée et gouverner avec des idées des années 70 et 80. Les valeurs que je porte sont profondément de gauche. […] Et je n’ai aucune leçon à recevoir de quiconque. La gauche doit être contemporaine, doit accepter la globalisation comme un fait, à condition de la réguler. La gauche doit regarder la situation des Français telle qu’elle est, avec ses évolutions, et en corriger les injustices. […]