Un jeune Kosovar est jugé à parti de mercredi pour le premier attentat islamiste perpétré sur le sol allemand, le meurtre de deux soldats américains en mars à Francfort (ouest).
Arid Uka, 21 ans, qui apparaît le visage sombre mais avec des traits encore adolescents sur une page Facebook de soutien, risque la prison à vie s’il est reconnu coupable de deux meurtres et trois tentatives de meurtre qui se sont soldées par deux blessés graves.
«Il voulait se venger de l’intervention américaine en Afghanistan»
Il a agi en plein jour et devant de nombreux témoins le 2 mars à l’aéroport international de Francfort, l’un des plus grands d’Europe. Le président américain Barack Obama s’était dit «attristé et choqué» après l’attentat.
Le parquet fédéral a conclu à «l’acte d’une personne seule, motivée par l’islamisme».
«Il n’y a aucun élément sur une appartenance à une organisation terroriste», avait expliqué le procureur Rainer Griesbaum, chef de la section terrorisme du parquet fédéral. «Il voulait se venger de l’intervention américaine en Afghanistan».
Le jeune homme répondait à des appels à la «guerre sainte» (djihad) diffusés sur internet par des extrémistes islamistes, selon l’acte d’accusation.
Arid Uka est né en 1990 à Mitrovica, ville du nord du Kosovo divisée entre communautés serbe et albanaise -à laquelle il appartient -, mais il a grandi à Francfort.
Imprégné de jeux vidéo violents
Décrit comme un jeune homme courtois mais fermé, en échec scolaire, il se serait imprégné de l’univers de jeux vidéo violents puis de thèses islamistes, selon la presse allemande. Pour ses proches, son acte reste incompréhensible.[…]
Le tribunal de grande instance de Francfort prévoit dix jours de procès et un jugement début 2012.
L’Allemagne, où ont été en partie préparés les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, a déjoué en septembre 2007 des attentats anti-américains dans la région du Sauerland, dans l’ouest du pays. Trois hommes, dont deux convertis à l’islam, ont été condamnés l’an dernier à des peines allant de 5 à 12 ans de prison pour complot.
Et fin avril les autorités ont affirmé avoir tué dans l’oeuf un projet d’attentat, en démantelant une cellule dont le chef, marocain, était commandité par Al-Qaida.