L’an dernier déjà, près de cinq mille musulmans s’étaient réunis pour la prière de l’Aïd el fitr au parc des sports de Roubaix. Cette cérémonie de rupture du jeûne du ramadan avait alors été la première manifestation concrètement organisée par le tout jeune collectif des institutions musulmanes de Roubaix, présidé par Rachid Sahri.
Pour cette édition 2011, le parc du Brondeloire a remplacé le parc des sports, mais la fréquentation est restée sensiblement la même, ce qui a d’ailleurs provoqué quelques tracas de circulation dans le quartier. Dès 8 heures, des centaines de musulmans, le tapis de prière sous le bras ont donc répondu à l’appel du muezzin pour se rendre sur le terrain de football du Brondeloire, préalablement préparé par les bénévoles des différentes mosquées. […]
Un peu à l’écart, le premier adjoint au maire, Pierre Dubois, était présent pour manifester le soutien de la municipalité à la manifestation. « Nous disposons désormais, grâce au collectif, d’interlocuteurs sérieux, représentatifs avec lesquels nous pouvons faire avancer les choses ». Le président du collectif des institutions musulmanes de Roubaix, Rachid Sahri, poursuivait dans la même veine en affirmant que « le bilan du collectif est très positif, dix-huit mois après sa création, tant au niveau des échanges avec les institutions qu’en ce qui concerne le travail de terrain pour rassembler les musulmans et porter leurs voix ». Sur les six mosquées que compte Roubaix, cinq sont représentées au sein du collectif. Seule la mosquée Da’wa continue de faire cavalier seul.
Juste avant la prière, Rachid Sahri a pris la parole devant les milliers de fidèles réunis, afin de leur rappeler les objectifs du collectif, visant à une reconnaissance et une prise en compte des attentes de la communauté musulmane à Roubaix […]. Grâce au travail que nous menons ensemble, nous pouvons faire avancer les débats sur le halal, sur la nourriture dans les cantines scolaires pour nos enfants. Nous voulons également faire avancer certaines questions qui traînent depuis longtemps comme celles des carrés musulmans dans les cimetières. » Des dossiers qui devraient rythmer les échanges à venir cette année entre la mairie et le collectif qui, s’il se veut toujours apolitique, sait qu’il représente une force populaire non négligeable.[…]