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Inquiétudes au sujet de l’économie grecque, difficultés à boucler le deuxième plan d’aide à ce pays et mise en garde du FMI sur les banques européennes : la rentrée s’effectue sous des auspices toujours aussi sombres pour la zone euro, engluée dans la crise de la dette.

Après un été chaotique sur les marchés financiers, septembre devait apporter du répit à la zone euro et à la Grèce en particulier, avec le versement d’une sixième tranche d’aide au pays et l’approbation par les Parlements nationaux du second sauvetage financier d’Athènes décidé le 21 juillet, de près de 160 milliards d’euros au total, dont 109 milliards de prêts publics. Mais des incertitudes pèsent sur ce scénario. Un rapport de contrôle budgétaire grec, révélé mercredi, affirme que la dette du pays est «hors de contrôle», ce qui menace le second plan d’aide au pays.

Athènes a cherché jeudi à minimiser, tandis que la Commission européenne a renvoyé aux travaux de la Troïka (UE-BCE-FMI), actuellement dans le pays pour effectuer sa traditionnelle revue des comptes publics grecques, nécessaire à l’obtention d’une nouvelle tranche d’aide. Mais, ces informations surviennent alors que les derniers chiffres grecs ont préoccupants. La croissance devrait se contracter de plus de 4,5% en 2011, contre 3,5% initialement tandis que la dette grecque a atteint 350 milliards d’euros.

«Alors que les Etats européens n’ont pas encore validé le nouveau plan de soutien à la Grèce à travers le renforcement du Fonds de soutien (FESF), il va falloir plancher dans l’urgence sur un nouveau projet qui tiendra compte des dernières évolutions économiques», estiment les analystes du CM-CIC Securities.

«Le second plan d’aide devrait suffire pour laisser la Grèce hors des marchés plus longtemps que prévu», estime, moins pessimiste, Frédérik Ducrozet, spécialiste de la zone euro pour Crédit Agricole CIB.

A condition de surmonter les nombreux obstacles pour le boucler, avec notamment la question de garanties exigées en contrepartie de ses prêts par la Finlande et le niveau réel de participation prévue -pour la toute première fois- des banques créancières du pays.

La révélation mi-août d’un accord trouvé entre Helsinki et Athènes, dans le cadre du second plan d’aide au pays, a ravivé les dissensions au sein de la zone euro, de nombreux pays s’indignant de ce type d’arrangement bilatéral. Quelques Etats ont eux demandé le même traitement de faveur.

Ce couac a ralenti les discussions sur la finalisation du second plan d’aide à la Grèce, qui devait s’achever à l’origine fin août-début septembre.

Une solution semble être proche. L’idée serait de trouver une formule qui satisfasse la Finlande, qui soit en théorie disponible pour tous les pays de la zone euro afin d’éviter l’iniquité, mais en même suffisamment peu attractive pour éviter des demandes du même type, selon des sources diplomatiques européennes.

Autre écueil : la participation des banques pourrait ne pas être assez importante, alors que le FMI a jeté une ombre sur leur santé financière.Selon des informations de presse, l’instance dirigée par la Française Christine Lagarde estime que si les banques du Vieux continent inscrivaient à leur bilan les obligations des Etats de la zone euro à la valeur de marché, leur fonds propres chuteraient de 10 à 12%, d’où un besoin urgent de recapitalisation.

Des propos qui ont suscité l’ire en Europe, les responsables se réfugiant derrière les résultats des tests de résistance rendus public en juillet dernier. En attendant, le deuxième plan d’aide à la Grèce ne sera viable qu’avec une participation de 90% des établissements créanciers du pays. Ils ont jusqu’à la semaine prochaine pour faire connaître leurs intentions.

Le Matin.ma

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