L’envolée est spectaculaire. En l’espace d’un an, les raccordements de nouvelles installations solaires ont bondi de 143 % en France, pour atteindre 599 mégawatts (MW) au premier semestre 2011.
Selon les dernières statistiques de l’administration, le parc photovoltaïque national s’élève désormais à 1.679 MW, soit une augmentation de 1.100 MW depuis un an !
Le rythme des nouveaux raccordements a été particulièrement soutenu en Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Aquitaine, qui totalisent près de 40 % des puissances raccordées, indique le ministère du Développement durable.
Comment expliquer une telle hausse ? A la suite de la réforme mise en oeuvre en début d’année, les professionnels doivent obligatoirement mettre en service leurs installations dans un délai de neuf à dix-huit mois pour bénéficier des anciens tarifs d’achat de l’électricité solaire.
D’où la concrétisation rapide des projets engagés. Leur multiplication, à la suite de l’annonce d’une baisse des tarifs, avait provoqué une énorme file d’attente en fin d’année 2010 et suscité une belle polémique.
L’éolien recule de 27 %
Dans l’éolien, la situation s’avère radicalement différente. Si la part de l’éolien dans la consommation électrique nationale a dépassé les 2 % pour la deuxième fois ce semestre, la puissance raccordée a quant à elle chuté de 27 % par rapport au premier semestre 2010, à 340 MW.
« Les contraintes administratives commencent à s’accumuler et ralentissent les projets. Cela pousse aussi les services de l’Etat en région à beaucoup d’attentisme », estime Jean-Philippe Roudil, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER).
La semaine dernière, l’Etat a publié les décrets encadrant l’entrée des éoliennes dans la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Selon le ministère, ce nouveau cadre réglementaire vise à réduire les délais d’instruction à un an pour la majorité des projets. Un objectif qui suscite beaucoup de scepticisme.
De fait, cette législation s’ajoute à l’instauration d’un permis de construire avec étude d’impact et enquête publique en 2003, à la création des zones de développement de l’éolien en 2005 et à la création des schémas régionaux pour l’éolien en 2009.