Un collectif européen appelle à l’organisation d’une «Pride» européenne pour les Roms.
Il y a un an, de nombreux citoyens roumains et bulgares étaient brutalement expulsés de France parce que Roms. Ces actes de violences se déroulèrent sous l’œil des caméras de télévision mais dans l’indifférence quasi générale, non seulement des classes politiques, mais également des sociétés civiles européennes. Pour beaucoup, ces violences apparaissaient comme le dernier acte d’une tragédie que devraient fatalement subir les Roms à travers toute l’Europe depuis plusieurs siècles, tragédie dont les persécutions des nazis et de leurs collaborateurs ont constitué le paroxysme, mais pas la fin. Beaucoup se sont résignés à l’indifférence par lassitude, par manque de protection politique ou institutionnelle, par autoconviction que ces positions de dominés étaient acceptées voire désirées par les Roms eux-mêmes. […]
Ces sentiments sont similaires à ceux qui avaient gagné les membres de la communauté gay américaine jusqu’à la fin des années 60. Ils s’étaient habitués aux représentations dégradantes, à la condition de marginalité, à ne pas jouir des mêmes droits que les autres citoyens et à subir régulièrement des violences, individuelles comme policières, simplement parce qu’ils étaient gays. […]
Un an après l’affirmation d’une politique anti-Roms délibérée en France, quelques jours, mois ou années après les insupportables violences racistes subies par les Roms sur tout notre continent, le samedi 1er octobre sera le «Stonewall rom européen». Ce jour-là, nous, responsables de la société civile européenne antiraciste et rom, allons assumer nos responsabilités et crier avec force et détermination: «Dosta !», «Assez !». Avec fierté et espoir en une Europe débarrassée du racisme, de l’antisémitisme et de toutes les discriminations raciales, nous allons marcher pour la première Roma Pride. […]