Une école maternelle de Stockholm propose un enseignement antisexiste. L’équipe prend toutes les précautions pour que garçons et filles soient traités de façon identique. Une méthode qui a ses limites, estiment des observateurs dans BBC News.
Les livres ont été sélectionnés avec soin afin d’éviter les représentations traditionnelles de l’homme et de la femme.[…] Les petits garçons sont libres de se déguiser et de jouer avec des poupées.
Vue de l’extérieur, l’école maternelle Egalia, à Stockholm, ressemble à toutes les autres. Mais, en regardant de plus près, vous pouvez noter une différence de taille. Les livres y ont été sélectionnés avec soin afin d’éviter les représentations traditionnelles de l’homme et de la femme. Fini les contes tels que La Belle au bois dormant, place à l’histoire de deux girafes qui trouvent un bébé crocodile et décident de l’adopter. Si l’on retrouve ici la plupart des jouets habituellement présents dans n’importe quelle école, ils sont toutefois délibérément disposés côte à côte pour encourager les enfants à prendre les jouets qui les attirent. Les petits garçons sont libres de se déguiser et de jouer avec des poupées. Selon la directrice, Lotta Rajalin, il s’agit d’offrir aux enfants une plus large palette de choix. “Nous voulons leur montrer tout ce que la vie peut avoir à offrir, pas uniquement la moitié”, explique-t-elle. Cette idée tient visiblement à cœur de tout le personnel éducatif. “Je veux faire évoluer la société”, explique Emelie Andersson, 27 ans, qui vient de finir sa formation d’éducatrice. La jeune femme a choisi de travailler à Egalia précisément pour sa politique en faveur de l’égalité des sexes. “Dans notre société, dès leur naissance, les enfants font l’objet d’attentes différentes selon qu’ils sont fille ou garçon. Cela les limite. Pour moi, il n’existe pas de ‘monde pour les filles’, ni de ‘monde pour les garçons’.” N’est-il pas déroutant néanmoins pour un enfant de brouiller ainsi la frontière entre les sexes ? Cette critique, Lotta Rajalin, la directrice d’Egalia, l’a déjà entendue de nombreuses fois et elle la conteste fermement. “Toutes les filles savent qu’elles sont des filles et les garçons savent qu’ils sont des garçons. Nous ne touchons pas à l’identité sexuelle biologique des enfants mais à la question sociale.” […]
Courrier international – 05/09/2011