Sur les devoirs scolaires à la maison
Le parti de l’In-nocence remarque que la plus récente offensive des fossoyeurs de l’École — qui, à l’instar des fantassins de l’Empire du Bien selon Philippe Muray, ne se reposent jamais… — porte sur les devoirs scolaires à faire à la maison, dont il veulent obtenir la suppression. Ils avancent plusieurs arguments, dont celui, ridicule, et contraire à toute expérience, que, pour les élèves, répéter ou revoir chez eux ce qui a déjà été fait ou étudié en classe ne servirait à rien : comme si la répétition, le retour, la reprise, l’approfondissement éventuel, l’acquisition de la familiarité avec les textes, les questions ou les réponses, n’étaient pas au cœur de tout enseignement. Mais leur argument principal, et le véritable motif de leur campagne, c’est que les devoirs scolaires à la maison créent ou accroissent les inégalités, entre les élèves dont les parents peuvent les aider et les autres, entre ceux surtout dont les parents appartiennent à la culture enseignée et ceux dont les parents y sont étrangers.
Le parti de l’In-nocence souligne que ces deux arguments sont parfaitement contradictoires. Quelle inégalité y a-t-il en effet, si de toute façon les devoirs scolaires à faire à la maison ne servent à rien ? Mais comme lui-même ne croit nullement, certes, que les devoirs scolaires ne servent à rien, il se félicite de l’occasion d’observer à l’œuvre encore une fois, mais dans son état de pureté maximale, le raisonnement qui s’est déjà montré le plus efficace, depuis trente ans, pour mettre à bas l’institution scolaire et paralyser la transmission des connaissances : celui qui s’articule sur l’accusation d’inégalité (comme si élever un enfant, l’éduquer, ce n’était pas le rendre inégal, et d’abord à lui-même…). Sous prétexte d’inégalité à réduire a été détruit tout ce qui faisait la substance de l’enseignement. Sous prétexte d’inégalité encore on a veillé à ce que tous les enfants reçoivent l’éducation jusqu’alors réservée aux plus défavorisés d’entre eux. Sous prétexte d’inégalité toujours on exige à présent que les enfants dont les parents pourraient, culturellement, leur apporter quelque chose, ne reçoivent rien d’eux ; et que, surtout, les enfants indigènes ne puissent bénéficier d’aucun avantage culturel sur ceux qui sont issus du Grand Remplacement et l’accomplissent sous nos yeux.