Addendum du 10/09/2011
Les femmes sont trop nombreuses dans les établissements scolaires anglais. C’est ce que pense le premier ministre David Cameron. Pour restaurer l’autorité en classe, il juge urgent de renforcer la présence d’enseignants masculins, capables de montrer à la fois «force et sensibilité». En France, l’idée fait aussi son chemin. Dans l’entourage du chef de l’État, on juge qu’il y a «trop de femmes enseignantes» et qu’il faut tendre vers «davantage d’équilibre» sur ce point. Le débat sur le statut des enseignants annoncé comme «primordial» pendant la campagne présidentielle n’évacuera pas ce sujet. «En réformant ce métier, en offrant un salaire de cadre, nous espérons attirer davantage d’hommes. Beaucoup de femmes viennent à l’enseignement pour des raisons d’équilibre de vie. Elles prennent beaucoup de mi-temps, ce qui pose des problèmes d’organisation. Nous voulons des professeurs investis à 100%, mieux payés mais plus présents dans les écoles», explique-t-on.[…]
Toutes les professions qui interviennent autour de l’enfance et de l’adolescence se sont massivement féminisées. Et, pendant leur scolarité, les garçons ne rencontrent plus de modèles masculins auxquels ils peuvent s’identifier.[…]
Ceux qui ont le plus de difficultés à l’école sont les jeunes qui sont les plus attachés aux stéréotypes sexuels traditionnels et qui proviennent d’un milieu défavorisé. «Ces derniers contestent parfois l’autorité des professeurs femmes», affirme une professeur de français. Les observateurs s’accordent en tout cas pour regretter le peu d’hommes à l’école, ne serait-ce que pour inverser l’idée selon laquelle cette dernière est devenue une «affaire de femmes».