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Proche collaborateur de Jacques Chirac, Dominique de Villepin est secrétaire général de l’Elysée à partir de 1995, ministre des Affaires étrangères (2002-2004), puis de l’Intérieur (2004-2005) dans les gouvernements Raffarin. Il est nommé Premier ministre par Jacques Chirac, le 31 mai 2005. Il quitte ses fonctions le 15 mai 2007. Il préside désormais le Mouvement République solidaire, qu’il a fondé en juin 2010 et n’exclut pas de se présenter à l’élection présidentielle de 2012.

Pour El Watan, Dominique de Villepin qui, depuis la tribune des Nations unies, le 14 février 2003, a dit non à la guerre en Irak, revient sur les attentats du 11 septembre 2001 et analyse les bouleversements et évolutions qu’ils ont directement ou indirectement engendrés depuis, à l’échelle mondiale, jusqu’aux récentes révolutions arabes. […]

-La France, elle-même, n’aurait-elle pas besoin d’un printemps ? Quelles mesures préconisez-vous pour atténuer les inégalités sociales et l’appauvrissement des Français ?

Il n’y a pas de démocratie qui ne se ressource pas et qui ne se remette pas en question. Les freins, les intérêts particuliers, les blocages, tout cela crée des frustrations qui doivent être prises en compte. C’est vrai, particulièrement pour les écarts de salaires que beaucoup de Français jugent aujourd’hui, à juste titre, inacceptables. C’est vrai aussi, pour les discriminations qui touchent nombre de jeunes, en particulier dans les banlieues en difficulté, notamment en raison de leurs origines. Nous ne pouvons accepter les politiques qui divisent et qui stigmatisent les uns ou les autres. Ce n’est pas digne de l’idée que je me fais de la République. C’est dans ce sens que j’ai appelé, moi aussi, à un printemps français, dans le plus large rassemblement possible.

Je veux contribuer à proposer une alternative aux Français en faisant des propositions fortes et novatrices, susceptibles de changer la donne et de remettre le citoyen au cœur de la République, notamment la création d’un revenu citoyen en échange d’un service citoyen rendu par ceux qui le souhaitent à la collectivité. Je l’ai dit à plusieurs reprises, il n’y a pas de plus grand combat dans le monde aujourd’hui que celui de la dignité. C’est celui du printemps arabe, c’est celui d’une jeunesse indignée qui se réunit dans le monde entier, c’est celui de tous ceux qui croient que le lien social est un bien plus précieux que le monde du chacun pour soi. En ce sens, oui, il me semble qu’il y a une révolution de la dignité à commencer ou à recommencer. C’est à bien des égards, sur la dette, sur la justice sociale, sur les institutions, sur la justice, d’une refondation de notre vie républicaine dont nous avons besoin aujourd’hui. La France a su, à plusieurs reprises dans son histoire, porter le flambeau de la justice, de l’indépendance et du progrès. C’est encore possible aujourd’hui. […]

El Watan

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