Pour Gérard Courtois, chroniqueur au Monde, en raison du «climat nauséabond» (affaire Guérini, «révélations» de Robert Bourgi …), la gauche doit vite «réenchanter» la politique sous peine de voir le Front National en profiter.
C’est à elle, la gauche, qu’il revient aujourd’hui de réconcilier les Français avec l’action et la morale publiques.
[…] Ce qui menace, en revanche, est un mélange redoutable de désabusement, d’écoeurement et de défiance civiques. Une crise morale qui viendrait s’ajouter à la crise économique et sociale. […]la bénéficiaire du climat délétère qui prévaut actuellement ne fait guère de doute. Déjà, la présidente du Front national, Marine Le Pen, bénéficie d’un crédit très supérieur à celui qui a jamais été accordé à son père. Peu lui importe la crédibilité de ses propositions à l’emporte-pièce, économiques notamment ; l’essentiel, pour elle, est d’attiser les peurs et les soupçons qui taraudent et minent la société française. Quand elle déclare : «Je sais que la politique est pourrie jusqu’en son centre», l’on peut craindre qu’elle soit entendue par beaucoup. Hélas.