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L’heure est à l’autosatisfaction. La Préfecture de Police de Paris vient de présenter le bilan de 10 ans de chiffres de la délinquance. Dans sa dernière newsletter officielle PPrama, le discours est très positif : « Depuis 10 ans, la délinquance a baissé dans la capitale de -26,45% (210 759 en 2001 contre 155 013 en 2011) ; la délinquance de proximité a diminué de plus de la moitié ».

Mais tout comme le bilan de l’insécurité à Marseille, celui de Paris est quelque peu tronqué. […]

De 2000 à 2010, selon les chiffres de l’ONDRP, ces infractions ont augmenté de 25,4%, et de 54,1% en moyenne au plan national. Cette hausse est due essentiellement aux violences non crapuleuses qui ont augmenté de 91,7% durant cette période, alors que les violences crapuleuses ont baissé de 6,4%. Dans le lot, les coups et blessures n’ayant pas entrainé la mort ont plus que doublé avec une montée de 103,1%.

A l’inverse, les atteintes aux biens ont diminué de 36% (19,7% pour la moyenne nationale).[…]En clair, à Paris, on vole moins d’autoradios mais on compte plus de bagarres et d’agressions gratuites. Ce n’est pas vraiment le signe d’une société pacifiée.

[…]Pour la Préfecture, la délinquance « n’a cessé de diminuer puisque depuis 2006, soit la période intermédiaire, elle est en baisse de 10,04% » Mais, en réalité, les violences contre les personnes ont augmenté de 14,2% entre 2005 et 2010 (contre 15,4% en moyenne au niveau national). […]

COURSE AU CHIFFRE
[…]Il est alors tentant pour produire des statistiques dans le bon sens et faire monter le taux d’élucidation de se concentrer sur des délits facile a résoudre. En cela, attraper des « petits » délinquants sera plus efficace que rechercher des gros poissons suite à une longue enquête. Cela se voit dans les statistiques détaillées des IRAS.

Exemple avec les affaires de drogue. Entre 2000 et 2010, les délits d’usage de stupéfiants ont augmenté de 209,3% mais les trafics et vente sans usage n’ont augmenté que de… 1,2%. Entre 2005 et 2010, la tendance est la même, plus 83,1% pour le simple usage et… moins 38,7% pour le trafic. En clair, la police préfère arrêter les simples consommateurs que les dealers. Grâce à la course au chiffre, les mafias qui profitent du trafic de drogue peuvent donc dormir tranquilles.

Marianne2.fr

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