Après le 11 septembre, les Marocains de Belgique, même naturalisés, se sentent étrangers, dans leur pays d’accueil comme dans leur pays d’origine.
Brahim, un marocain né lui aussi en Belgique, n’aime pas que l’on critique son pays d’accueil, même s’il n’a pas encore obtenu sa carte d’identité belge qu’il pensait simplement «recevoir dans sa boite aux lettres».
En Belgique, les insultes racistes visaient la nationalité avant les attentats du 11 septembre à New York. Aujourd’hui, c’est l’Islam qui est ciblé, affirme Karim, un jeune Marocain né dans ce pays, au quotidien belge Le Soir. En compagnie de ses amis, ils s’investissent dans la prochaine fête de rue de Molenbeek, prévue le 8 octobre pour approfondir les liens entre voisins.
Ces enfants d’immigrés d’origine marocaine condamnent tous les attentats du 11 septembre et affirment qu’ils sont tout aussi indignés par ces crimes que les belges de souche. Mais pour eux, New York, «c’est loin». En «Belgique, ils sont chez eux», explique Karim.
Rencontrés par Le Soir dans un petit bistrot près du métro Ribeaucourt, Karim, Brahim, Kakim, accompagnés d’un belge converti à l’Islam, affirment que «les attentats du 11 septembre ont suscité un intérêt renouvelé pour l’Islam» tout en s’interrogeant sur les véritables commanditaires de ces attentats. Le jeune homme, qui estime que le Maroc offre plus de possibilités de réussite professionnelle que la Belgique, pense que la qualité de vie dans le Royaume est meilleure qu’à Molenbeek, mais craint se sentir «encore plus étranger là-bas qu’ici», en Belgique.