Cogérant de la société familiale de récupération de métaux SRMA, basée à Chocques, dans le Béthunois, Fred Luc avait quitté son entreprise, mardi, pour assister au procès de quatre Roumains poursuivis pour une tentative de vol de métaux chez lui. Ils étaient quatre dans le box, mais ce sont dix-sept Roumains, basés à Hénin-Beaumont et dans la métropole lilloise, que les policiers avaient interpellés aux alentours de la SRMA dans la nuit de dimanche à lundi. …
[…]Car en même temps que les cours flambent (6 000€ la tonne de cuivre, à titre d’exemple), les vols se multiplient. Le tribunal a condamné ces quatre-là, trois hommes et une femme âgés de 18 à 30 ans, à 3 mois de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience. […]« Ça fait 35 ans que je fais ce métier, je n’ai jamais vu une situation pareille. Ça dure depuis des mois. Je veux bien subir tout ce qu’on veut mais ils mettent mon entreprise en péril. Il y a 15 salariés derrière… » Il fait tout pour protéger son vaste site installé entre l’autoroute A26 (par laquelle les voleurs passent) et la voie ferrée longeant la D 943. Mais en vain. « Chaque soir, un employé passe plus d’une demi-heure à déplacer des séparations métalliques de 2,40 m pour bloquer les accès mais ils prennent des échelles. Les caméras et les phares, ils les cassent, les chiens ils les empoisonnent… Je travaille le jour, je ne dors plus la nuit car c’est des tonnes et des tonnes qu’on me vole, du cuivre et du bronze. »« Un jour il y aura mort d’homme »
Depuis le début de l’année, il estime son préjudice à 135 000 €. Il ne cache pas que la riposte s’organise. Dimanche soir, en surprenant les voleurs, il avoue qu’il avait son fusil avec lui. « Heureusement, j’ai pensé à ma famille, à mes enfants. […]D’autres comme lui, par exemple des chefs d’entreprises de transport ulcérés par le siphonnage des réservoirs, veulent s’organiser pour défendre leurs biens. Si ces vols continuent, il avoue sa crainte : « Un jour, il y aura mort d’homme. »