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Jacky Vignaud, adjoint au maire de Mornac, a été condamné hier à trois mois avec sursis pour agression sexuelle. La défense est osée. C’est parce qu’elle estimait que sa poitrine était trop grosse et qu’elle n’avait pas confiance en elle que cet adjoint de Mornac a coincé l’employée municipale dans les toilettes de la salle des fêtes, lui a soulevé le pull et touché les seins. Pour ce geste qu’il a lui même reconnu d’« inapproprié », Jacky Vignaud a été condamné hier par le tribunal correctionnel d’Angoulême à trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros de dommages et intérêts.

« Cette journée du 28 mai 2010 est gravée à jamais dans ma mémoire », a sangloté hier, à la barre, la victime. Tremblante de peur, elle a raconté comment ce jour, en charge du nettoyage de la salle communale après un cocktail, elle a été appelée par l’élu de 59 ans. « Je ne savais pas où il était. Il m’a dit ”Dans la cuisine”», témoigne-t-elle avant de s’effondrer. « Il était dans les toilettes face au miroir. Il me disait ”Mais vous ne voyez rien ?” Je pensais que j’avais oublié d’enlever une toile d’araignée ou de laver un carreau. Je ne comprenais pas. Il me disait d’avancer et là, il m’a attrapée par le bras et mon pull s’est levé. Je me suis défendue pour m’éclipser et il m’a rattrapée. ”Je fais comment, maintenant ? Vous me faites bander”, me disait-il. J’étais terrorisée. » Le regard hagard, elle chancelle et tressaille quand son avocat met la main sur son épaule.

« Aujourd’hui, je suis sale »

Jacky Vignaud, costumé, les bras croisés, fier, minimise les propos. « J’ai voulu lui montrer qu’elle n’avait pas une si grosse poitrine car c’est une personne qui se dévalorise beaucoup. J’ai essayé de l’aider », s’aventure le prévenu. Pour lui, ce geste est la résultante d’une opération de séduction durant le cocktail. « Quand un homme et une femme boivent un verre et se regardent dans les yeux, et qu’elle vous parle de ses seins… », suggère l’élu, venu avec sa femme à l’audience. « Je suis sale aujourd’hui et ça, c’est l’horreur », lâche l’employée municipale désormais « inapte au travail » et qui songe à déménager.

Hier, le retraité était également poursuivi pour harcèlement sexuel. « Des regards, des fleurs, une main posée, des allusions sentimentales, tout cela était insistant et a été mal vécu », a défendu Me Bertaud, l’avocat de l’employée municipale. « Je ne lui ai pas fait la cour, nous avons parlé librement », se risque une nouvelle fois l’élu dont l’avocat, Me Antoine, a plaidé la relaxe. Le tribunal l’a suivi et a relaxé Jacky Vignaud pour harcèlement sexuel.

Sud Ouest

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