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Une vingtaine de salafistes (extrémistes religieux) ont envahi hier la Basilique romaine au Kef, un site historique répertorié sur le registre mondial des monuments culturels et historiques protégés, afin d’y préparer la prière du vendredi, aujourd’hui, dans une tentative de récupérer ce lieu culturel et de le transformer en une mosquée.

L’incident a failli dégénérer n’eût été l’intervention pertinente et rapide des forces de l’ordre et des militaires qui ont fait échec à cette tentative pernicieuse qui vise à nuire au patrimoine culturel national, d’autant plus que cet espace est sis dans un espace convivial dans La Medina de la ville où se côtoient paisiblement La Kasbah turque, le mausolée de Sidi Boumakhlouf, la Basilique romaine et la synagogue.

Il s’agit là d’un fait grave qui montre jusqu’où peuvent aller les extrémistes religieux et les menaces qu’ils brandissent contre la sécurité du pays et son histoire culturelle. Les auteurs de cette tentative de détournement du patrimoine national justifient leurs agissements par le fait que ce monument, unique en son genre en Tunisie, a constitué, autrefois, un lieu de culte musulman avant de récupérer sa vocation première en tant que basilique en 1966 sous le régime de Bourguiba.

Cet incident intervient au moment où le ministère de la Culture vient d’injecter une enveloppe de 600 mille dinars destinée à restaurer tous les sites culturels et religieux dont la Basilique romaine, un monument à auges imposant, lequel sera ouvert au public et transformé en une galerie d’art, et ce, dans l’objectif de soutenir le circuit touristique du Kef qui tire son nom du rocher sur lequel la ville est élevée. Elle a longtemps porté le nom romain de Sicca Veneria avant de porter le nom de Schabanaria et du Kef plus tard. La ville compte des dizaines de monuments historiques puniques, romains et islamiques qui en font une cité ouverte et culturellement épanouie. Une affaire à suivre.

La Presse de Tunisie

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