« L’Internet illimité », apparemment, c’est une question qui relève de la consommation. « L’Internet illimité », c’est l’offre que vous font les opérateurs et fournisseurs d’accès quand vous payez votre abonnement à Internet chez vous. Vous payez une somme contre la possibilité d’avoir accès à l’Internet, sans condition de temps passé devant son écran ou de quantité de bande passante utilisée. Or, cet été, on a appris que certains grands opérateurs français (Orange et Bouygues notamment) réfléchissaient à mettre fin à l’Internet illimité en instaurant des plafonds (en termes de quantité de bits ou de temps passé sur Internet). On pourrait croire qu’il s’agit là d’une simple évolution commerciale.
En fait, derrière cela, ce sont des questions essentielles, et historiques qui se posent : la lutte entre les opérateurs de télécommunications (ceux qui fournissent le réseau, à qui l’on s’abonne) et les fournisseurs de contenu qui occupent la bande passante, l’égalité dans l’accès au réseau, la neutralité du Net etc. Des questions qui relèvent de la technique, mais aussi de l’économie, du social et de la politique. Il est donc important de revenir sur cette question qui est sans doute un enjeu majeur de l’Internet de demain. On parlera avec Valérie Schafer, chercheuse à l’Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC), historienne des réseaux, et auteur, avec Hervé Le Crosnier, de La neutralité de l’Internet, paru aux éditions du CNRS, dans la collection Les Essentiels d’Hermès.