Chut ! Pour la gauche, les problèmes posés par l’immigration de masse restent un non sujet. Les candidats à la primaire socialiste, qui débattaient mollement jeudi dernier sur France 2, n’en ont pas dit un mot, en trois heures. Dominique Strauss-Kahn, dimanche soir sur TF1, a conclu son auto-promotion par un plaidoyer pour une immigration destinée à sauver “nos pays (qui) deviendront trop vieux”. […]
Aussi n’est-ce pas le moindre des mérites d’Hervé Algalarrondo, journaliste au Nouvel Observateur, de s’attaquer à la question en mettant la gauche immigrationniste , xénophile et prolophobe devant ses contradictions, dans un livre titré : “La gauche et la préférence immigrée” (Plon). Si Algalarrondo se garde d’aller au bout sa démonstration, qui aurait dû l’amener à s’interroger aussi sur le statut de religion privilégiée qu’a su décrocher l’islam en France, il dénonce néanmoins le choix de son camp, gauche radicale et gauche socialiste réunie, qui a oublié la classe ouvrière. Il écrit : “En direction des plus défavorisés, la “préférence immigrée” a remplacé la préférence ouvrière”. Et encore : “Par mauvaise conscience vis-à-vis de la colonisation, l’intelligentsia de gauche prône une sorte de colonisation à l’envers”. Pour mon confrère, la “préférence immigrée” peut s’analyser comme une forme de lepénisme à rebours”. Il rappelle l’absurdité du rapport de Terra Nova, think tank proche de DSK, qui conseille d’abandonner l’électorat populaire au profit de la nouvelle France des cités. […]