Je suis Français. Je suis né au Bénin, le 13 janvier 1965. Je suis noir. Et je suis candidat à l’élection présidentielle.
Je me présente à l’élection présidentielle parce qu’aimant profondément mon pays, je ne peux me résoudre à voir notre contrat social vidé de son sens par le défaitisme et les divisions.
Je tiens autant que beaucoup de mes compatriotes à notre héritage commun, à l’esprit frondeur de Jeanne d’Arc, à l’intelligence de Pascal, à l’esprit des Lumières, au courage de Victor Schœlcher, aux acquis du Front populaire ou à la grandeur d’un De Gaulle.
Mais je sais aussi, pour être souvent considéré comme un fils “adoptif” de la France, que notre patrie ne traite pas encore, en 2011, ses enfants indifféremment. Que nos principes de liberté, d’égalité et de fraternité sont plus que jamais à géométrie variable selon que l’on soit né riche ou pauvre, Français de “souche” ou de sang mêlé.[…]
Je veux contribuer à remettre à l’endroit ce qui fait le sel de notre vivre ensemble, de notre dynamisme et de notre singularité dans le monde. Je veux rappeler avec force l’un des fondements de notre identité nationale : la diversité de la France n’est pas une menace. Elle en est le moteur. Et elle est plus que jamais, dans la mondialisation, sa plus grande chance.
La France est devenue un pays riche parce qu’elle a accueilli en son sein toutes les énergies convergeant vers un projet commun.
Il n’est plus tolérable que nos institutions demeurent aveugles à cette diversité qui fait notre richesse. Je pense à tous ces “invisibles”, à ces oubliés de la République, à ces minorités paradoxalement qualifiées de “visibles”, à ces communautés qui voudraient s’ouvrir mais que l’on enferme,[…]
Rien ne sert de chercher du pétrole dans nos sous-sols : il y a là notre plus large réservoir d’énergies et de talents inexploités.[…]