Par Patrick Reymond
On peut se demander si on n’est pas en train de basculer.
La crise visiblement dégueule et les hommes politiques piétinent dans le merdier.
Entre un Fillon qui veut reculer l’âge de la retraite à 67 ans, “pour converger avec l’Allemagne », en attendant de le fixer à 80 (histoire d’être sûr de ne plus rien payer) et les Grecs qui sortent un plan d’austérité tous les trois jours, les pauvres devront payer.
En Grèce, l’imposition sera effective dès 5.000 euros de revenus, au lieu de 8.000 et auparavant de 12.000, Restos du coeur et consorts devront envoyer se faire foutre les gamelards, qui devront aller manger de la brioche, les malades d’Alzheimer sont priés aussi d’aller se faire voir, et même les mesures “égalitaires » épargnent les plus riches.
En effet, en Grèce, on réduira de 20 % les retraites supérieures à 1.200 euros. Ce qui constitue une charge lourde pour celui qui en gagne 1.500, et bénigne pour qui en gagne 5.000. Là aussi, la notion de progressivité échappe totalement aux importants.
Il faut mettre en relief qu’ils se battent sur le mauvais front. Ils essaient de réanimer le crédit, alors que ce qui fait défaut, ce sont les revenus des populations, qu’on continue de tailler allégrement.
Alors que tout le monde voulait miser sur la reprise par les exportations, “le secteur des exportations semble de plus en plus menacé vu que les fondamentaux mondiaux sont en train de chanceler ».
Une fois de plus, on mise sur le plus mauvais cheval possible. Tout le monde semble s’apercevoir miraculeusement de la rechute.
Les plus concernés seront les plus exportateurs, on peut s’attendre à des crises carabinées en Allemagne et en Chine (merci mon dieu pour ta justice divine !).
Certains me disent qu’une révolution est impossible. Mais le contexte est révolutionnaire en lui-même. A force de systématiquement se tromper, nos hommes politiques finiront bien par allumer l’incendie, malgré “Plus belle la vie », “L’amour est dans le pré » et le tirage du Loto.
Et comme le dit le site “De Defensa », Bilderberg, Trilatérale, consensus de Washington, tout le bazar et son train sont en train de s’évanouir et de s’évaporer.
Pourquoi certains ne veulent-ils pas comprendre que, sans un Etat-nation derrière eux, les multinationales ne sont rien ? Pourquoi Russes, Brésiliens et Chinois accueilleraient-ils bien des milliardaires déchus, sauf pour conduire des taxis, comme les princes russes en 1920 à Paris, et comme les 20.000 émigrés des années 1790, passés du rang de personne en vue à celui de pique-assiette, de précepteur ou de prostituée ?
Le pouvoir caché, quand il voit tant soit peu la lumière tomber sur lui, disparaît, comme un vampire.
Ne restent plus que des Excellences sans cohérence, qui tirent dans tous les sens, et dont aucune n’apparaît crédible.
En effet, quand on multiplie les effets d’annonces tous les jours, que ce soit en Grèce, en France, en Allemagne ou ailleurs, on dévalue le propos, et pire, on sombre dans mon analyse, qui est de prendre systématiquement le contre-pied de ce qui est dit.
Plus que la politique chinoise qui exploite l’empire jusqu’à son épuisement total, l’avenir est sans doute dans des politiques beaucoup autonomes de souverainetés nationales, comme il en existe en Russie, et depuis peu, en Turquie.
L’unique objectif de ces financiers est le contrôle du monde par la création de dettes inextinguibles.
Le problème, c’est que désormais, on arrive au bout de la logique et du rouleau…