La commémoration des attentats du 11 septembre 2001 est l’occasion de revenir sur la montée en puissance, outre Atlantique, de la mythologie du « complot musulman ».[…]
Le New York Times rappelait récemment que les discriminations à l’égard des musulmans (réels ou supposés) progressaient aux États-Unis. De fait, même si la plupart d’entre eux disent adhérer aux valeurs américaines, selon un sondage du Pew Research Center, ils se sentent de plus en plus rejetés, en particulier par les sympathisants du parti républicain. […]
L’islamophobie, le fait d’une minorité… qui gagne en influence
De fait, la lutte contre le terrorisme sur le sol américain a parfois créé des tensions avec la communauté musulmane (composée aux deux tiers d’immigrés de la première génération et, pour environ un quart, d’Afro-Américains) ; aussi le FBI s’est-il efforcé de tisser des liens avec elle pour l’associer à son action. Néanmoins, certains comme le parlementaire républicain Peter King répètent à l’envi que les musulmans ne coopèrent pas à l’effort anti-terroriste, ce que la plupart des enquêtes démentent : selon le Pew Research Center, ils sont parmi les plus actifs en la matière ; ils auraient ainsi permis de déjouer plusieurs attentats.
Dans une étude parue en août 2011, le même institut de sondages démonte point à point les arguments islamophobes. Il nous apprend en effet que 81% des musulmans vivant aux États-Unis pensent que le terrorisme n’est jamais justifié et seuls 5% ont une vision favorable d’Al Qaeda. En outre, 69% d’entre eux (contre 70% des chrétiens) estiment que la religion est très importante dans leur vie ; et 63% (64% des chrétiens) pensent qu’il n’y a pas de conflit entre leurs valeurs religieuses et les valeurs américaines. Enfin, 60% des musulmans (67% de l’opinion publique en général) s’estiment concernés par l’augmentation de l’islamisme aux États-Unis.
[…]