De la Grèce à l’Italie, en passant par l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, la zone Euro est désormais en feu. Les États ne cessent d’emprunter à des taux de plus en plus élevés et les contrats d’assurance sur les dettes, qu’elles soient publiques ou privées, voient le montant de leurs primes s’envoler. L’Euro aujourd’hui se meurt.
Tout cela avait été prévu il y a de cela plusieurs mois, voire plusieurs années. Mais Cassandre ne saurait se réjouir de voir ses prévisions se réaliser. On ne comprend que trop que la mort de l’Euro, du fait de l’entêtement imbécile de nos dirigeants et de leur incapacité à prévoir une sortie ordonnée ce qui serait pourtant encore possible aujourd’hui, nous condamne très probablement à un saut dans l’inconnu.
L’histoire mesurera la responsabilité de nos gouvernements qui, par idéologie, par conformisme et parfois par lâcheté ont laissé la situation se dégrader jusqu’à l’irréparable. Elle dira aussi l’immense culpabilité de ceux qui, dans les capitales nationales comme à Bruxelles ou à Francfort, ont cherché à imposer en contrebande une Europe fédérale par le biais de la monnaie unique à des peuples qui n’en voulaient pas.
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement l’Euro, cette construction boiteuse et imparfaite, qui agonise. C’est aussi une certaine conception de l’Europe. »