REIMS (Marne). La communauté roumaine orthodoxe de Reims s’est réjouie trop vite d’avoir trouvé une chapelle inutilisée pour son culte. C’était compter sans l’archevêque.
CHERCHE désespérément petit bout d’église pour office mensuel. La communauté roumaine de Reims dont les membres pratiquent le culte orthodoxe ne trouve pas de lieu pour faire ses messes. Ou plutôt, elle en avait trouvé un mais l’archevêque, chrétien aussi mais version catholique, lui aurait confisqué. « À chaque fois qu’on trouve un endroit, Monseigneur Jordan nous met dehors. À croire qu’il ne veut pas d’orthodoxes à Reims », lâche Andrea Petrache, médecin rémoise d’origine roumaine qui se bat pour trouver un clocher à ses compatriotes.
« Nous tentons d’organiser un office toutes les trois semaines grâce à un prêtre qui vient de Paris. On avait demandé à l’archevêché un lieu de culte pour ces messes et pour les grandes fêtes de l’année. Début 2011, on nous a prêté 5 ou 6 fois l’église Jeanne-d’Arc. On la louait 50 euros et on faisait le ménage à la fin. » La location s’est arrêtée brutalement : « Un représentant catholique nous a fait comprendre que Monseigneur Jordan ne souhaitait pas mettre à notre disposition une église de façon durable ». Trop petite communauté sans doute. « Nous sommes souvent de 50 à 70 personnes à chaque office dont un noyau dur de 30. » (…)
« Ensuite, grâce au docteur Kariger, chef de service de Sébastopol, on a eu vent d’une chapelle inoccupée rue de Courlancy, dans une maison de retraite du CHU. Séparée de l’espace où vivent les résidents, elle était parfaite pour nous. » (…) On envisageait de faire un contrat dans lequel on s’engagerait à refaire la peinture en contrepartie du prêt de la salle. C’était le bonheur ».
De courte durée. « Quand l’archevêque a eu vent de notre nouveau lieu, on a appris qu’il était allé voir le directeur général du CHU et l’a poussé à nous chasser. » Le prêtre qui vient de Paris faire l’office orthodoxe toutes les trois semaines a été choqué : « L’esprit œcuménique ne semble pas très développé à Reims. Il y a des églises vides partout mais on refuse de nous en prêter une. L’archevêque a même refusé de rencontrer mon évêque orthodoxe pour en discuter », confie le père Aurélien.
Devant si peu de solidarité chrétienne, les orthodoxes se sont tournés vers les laïques. « J’ai trouvé secours auprès de Jacques Cohen qui est professeur au CHU mais aussi adjoint au maire. Il nous a fait écrire une lettre à Adeline Hazan. Malheureusement la séparation de l’Eglise et de l’État ne permet pas à la Ville de nous louer une salle. » (…)
(Merci à 9MM)