Exprimer son soutien à la révolution tunisienne, porter haut les couleurs du Conseil national de transition libyen ou afficher sa fierté d’être musulman? Chez Khaled, spécialiste de l’imprimerie et de la sérigraphie sur t-shirts à la place du Tunnel, rien de plus simple. Depuis le début du printemps arabe, le commerçant originaire de Tunisie a multiplié les modèles d’habits célébrant les révolutions qui ont fait l’actu du monde arabe. Sa nouvelle trouvaille? Un t-shirt en soutien à la demande des Palestiniens d’obtenir un État. Un poing aux couleurs panarabes, sur fond bleu pour rappeler le drapeau israélien.
«Les t-shirts aux couleurs tunisiennes ont en majorité été achetés par des Suisses sans origines maghrébines», précise Khaled. Sa démarche est-elle opportuniste? Il s’en défend et explique qu’au-delà des chiffres, c’est surtout un militantisme pacifique qui l’anime. «Je pourrais faire un t-shirt aux couleurs israélienne aussi. Le seul truc que je refuse, c’est l’UDC.»
«Ce business ne me dérange pas», explique Anouar Gharbi, de l’ONG Droit Pour Tous. Porte-voix des révolutionnaires tunisiens, il explique avoir déjà été contacté par des Chinois en vue de commercialiser des Keffieh (foulard emblème des Palestiniens) fabriqués dans l’Empire du Milieu. «J’ai dit non. C’était aussi absurde que les t-shirts du Che qui sont vendus à la Fnac.» Il explique que la production de drapeaux de pays maghrébins a aussi explosé avec le printemps arabe.