A la veille de la campagne pour les élections de la Constituante en Tunisie, le parti islamiste est en tête de tous les pronostics.[…]
Lorsqu’on l’interroge sur les changements à prévoir dans la société tunisienne si son parti obtenait la majorité, il balaie les inquiétudes d’un revers de la main:
«Le côté vestimentaire ou ne pas faire le jeûne pendant le ramadan, ce n’est pas le problème du Tunisien. La première préoccupation, c’est l’éradication de la corruption. Le droit à l’emploi pour les Tunisiens, par exemple, ce sera “kif kif” pour tout le monde.[…].»
Les mots «démocratie» et «liberté» reviennent souvent:
«Tout le monde est libre de choisir sa religion, l’Etat n’interviendra pas dans les choix de chacun. Tout le monde pourra choisir tel ou tel autre vêtement, ce n’est pas à l’Etat de décider du goût des autres», assure-t-il.
Houcine Jaziri se présente comme un défenseur des valeurs sociales et culturelles, ces «remparts contre la dictature». Hors de question —et surtout impossible— de revenir sur les acquis artistiques, au risque de créer des «conflits culturels». Néanmoins, il s’agit pour le porte-parole d’Ennahdha de ne pas dépasser certaines limites:
«Il y a du respect dans ce pays, on ne rigole pas avec les symboles de la société. Les artistes font attention. Il s’agit d’être prudent, de ne pas faire n’importe quoi. On voit s’occidentaliser des pays, avec beaucoup de forcing, au nom de la laïcité. Ce qui donne d’autres extrémismes, d’autres violences. Etre un “barbu” en Tunisie, c’est tout à fait normal.[…]
(Merci à Kelsier)