L’homme soupçonné d’être le cerveau de la bande des huit Albanais jugés depuis mercredi par le Tribunal correctionnel pour trafic d’héroïne était médecin dans son pays. Il a travaillé pour la Croix-Rouge puis comme médecin généraliste avant d’être écarté de son poste en 2008, suite à un changement de régime.(…) Mais aujourd’hui, avoue-t-il ce qu’il a toujours nié (lire nos éditions d’hier), à savoir sa participation et son rôle prépondérant dans ce trafic d’héroïne portant sur quelque 3,5 kilos?
Comme ses camarades ont balancé, il n’a plus trop le choix. Il reconnaît son implication, mais au compte-gouttes. Il s’explique: «Je ne voulais pas admettre les faits devant la police et le procureur parce que j’ai déjà été condamné en Suisse en 1999 pour trafic de stupéfiants (ndlr: 3 ans de prison). Et je m’étais promis de ne plus recommencer.»
Pourtant lorsqu’il est revenu à Genève, il a commencé à fréquenter deux bistrots de la rue Rothschild dont la clientèle est presque exclusivement albanaise. «On passait nos journées à boire des cafés et à jouer aux cartes. Jusqu’au jour où on m’a dit: «Puisque tu es tout le temps ici, pourquoi tu n’amènes pas de la drogue?» Et c’est ainsi que tout a commencé. G. affirme qu’il n’était pas un chef mais un «intermédiaire». Il obéissait à un certain Bekim, inconnu au bataillon et grand absent des écoutes téléphoniques. Il a gagné 3000 francs pour son rôle de relations publiques sur une transaction qui a ramené 16 000 francs au total. Ses trois lieutenants auraient reçu 1600 francs chacun.(…)
Mais lorsque l’inspecteur en charge de l’enquête parle de lui, l’image du médecin, bon père et époux attentif, se lézarde quelque peu. G. était le chef de la bande. (…) Quant à la bande, le policier parle d’une équipe de professionnels à tous les niveaux.
Dans la soirée, la procureure a requis sept ans de prison à l’encontre du chef, cinq ans et quatre ans et demi à l’encontre de ses trois lieutenants. Verdict aujourd’hui!