En achetant un studio en 2004, Géraldine n’imaginait pas mettre le doigt dans un engrenage infernal. Grâce à un emprunt sur vingt-cinq ans et à un PEL, elle acquiert un 31 m2 dans un quartier populaire de Paris. Sept ans plus tard, son studio est dévasté. Rendu insalubre, occupé illégalement par ses locataires, il est invendable.
Comment cette propriétaire de 33 ans en est-elle arrivée là ? Elle qui a déjà manifesté contre les expulsions aux côtés de Droit au logement.
Un couple et cinq enfants vivent dans ses 31 m2. Bris de vitres, jets de poubelles, graffitis : les plaintes pleuvent au commissariat voisin. En septembre 2009, un huissier pénètre enfin dans les lieux. Ce qu’il découvre dépasse l’entendement. Serrures et carreaux arrachés, sanitaires brisés, cloisons cloquées et moisies… « Quand j’ai vu les photos, j’en ai pleuré. En quatre ans, saccager un logement ainsi, c’est impensable ! », se désole Géraldine (…)
Le studio de Géraldine est déclaré insalubre. Depuis, elle ne perçoit plus les allocations de ses locataires, ne peut ni vendre, ni louer, ni remettre en état son logement. Ubuesque ! Cerise sur le gâteau, la Préfecture vient de leur indiquer que si le studio est rendu temporairement inhabitable par les travaux, ils seront tenus de reloger les occupants ! « Ils ont tout saccagé, et ils vont peut-être obtenir un logement social. A quoi servent nos lois ? » Outre 4.650 € d’impayés de loyer, elle devra s’acquitter de 3.000 € de frais de justice et de 10.000 € de travaux.(…)
(Merci à aa)