Addendum du 8/10/11
Mouloud Akkouche a fustigé le « racisme anti-Blancs » d’Houria Bouteldja. La présidente des Indigènes de la République, poursuivie par une association d’extrême droite pour injure raciale, lui répond.
« Désigner l’oppresseur (“ Souchien ”) et attendre de lui, comme je le disais ce soir-là sur le plateau de “ Ce soir (ou jamais ! ) ”, qu’il ait conscience de l’étendue de ses privilèges »
S’entendre appeler « sale Française » constitue sans doute une vexation passagère, mais ce n’est pas se voir retirer le privilège dont on bénéficie à tous les niveaux”.
Houria Bouteldja
Addendum du 7/10/11
Eric Hazan répond à Mouloud Akkouche sur Rue89
Il est à craindre que Mouloud Akkouche n’ait pas bien compris ce qu’est le racisme. Le racisme ne peut pas se ramener à un sentiment ni à une opinion. Il est inséparable de l’oppression exercée sur ses victimes. Aujourd’hui, en France, le racisme ne se résume pas à des propos de comptoir ou à des actes isolés ; c’est :
- la discrimination à l’embauche,
- les contrôles au faciès,
- les morts dans les fourgons de police,
- les patrouilles paramilitaires dans les zones « sensibles » où s’entassent, comme le souligne Akkouche, les Noirs et les Maghrébins.
Retourner l’accusation de racisme, l’utiliser pour stigmatiser les dominés de notre société post-coloniale, c’est faire semblant de croire à l’équivalence des oppresseurs et des opprimés.
Qu’il existe chez ceux-ci un sentiment de solidarité lié à leur « couleur de peau » et leur « origine » – en vérité, et en premier lieu, à leur condition commune face au racisme – ne change rien à l’affaire.
Qu’ils puissent parfois traduire leur hargne par des propos malsonnants, ce n’est que l’expression d’un « racisme édenté », comme l’écrivait Albert Memmi dans « Portrait du colonisé, précédé du portrait du colonisateur » : inoffensif, impuissant, né de la ségrégation et du malheur.
Se fonder sur de tels propos ou sur un mot inventé par Houria Bouteldja pour dire « le racisme anti-Blancs existe », c”est nier la réalité, laquelle finit toujours, parfois avec retard, par se venger.