Dans cette copropriété de Clichy très dégradée, « un bidonville vertical », selon le maire Claude Dilain, les difficultés s’enchaînent. Les habitants risquent de ne plus être chauffés.
Il y a quinze jours, un dépistage géant démarrait dans le quartier du Chêne-Pointu frappé par la tuberculose. Désormais, c’est aussi à un énorme problème de chauffage que sont confrontées ces deux copropriétés de 1500 logements, pauvres et placées sous administration judiciaire.
Impossible de savoir quand et comment les radiateurs fonctionneront, et si de l’eau chaude coulera encore ici dans quelques jours. Alors que les températures plongent, la Société dhuysienne de chaleur, qui fournit tout le quartier, envisage de suspendre ses livraisons. L’entreprise n’a « quasiment pas été payée » l’année dernière.
Le Chêne-Pointu représente environ la moitié des livraisons de chaleur de la Dhuysienne. En deux ans et demi, l’addition atteint plusieurs millions d’euros.(…) L’affaire n’est pas nouvelle. Il y a deux ans, une montagne d’impayés avait conduit à la liquidation judiciaire de la Coopérative de chauffe, intermédiaire entre la Dhuysienne et les habitants. Les logements n’étaient plus abonnés. Les habitants et la ville ont saisi la justice, le préfet de l’époque, Nacer Meddah, était monté au créneau pour ne pas laisser les habitants dans le froid. Cette fois, il ne fait aucun doute que l’administrateur judiciaire ne paiera pas. Ce dernier a le plus grand mal à collecter les charges auprès des copropriétaires, parfois indélicats, parfois tout simplement étranglés par les montants réclamés. (…)
