Certes la presse internationale – et encore moins la presse française – ne s’en font que très peu l’écho mais les chiffres sont bien là … Selon un rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) publié jeudi, le Maroc figure parmi les plus gros producteurs de cannabis au monde. Selon ce rapport, la surface cultivable au Maroc en résine de cannabis est estimée à 47.500 hectares. La production marocaine est principalement destinée aux marchés d’Afrique et d’Europe occidentale. Outre le Maroc, l’Afghanistan, le Liban, le Népal et l’Inde sont les autres plus gros producteurs mondiaux du cannabis… pour une fourchette de consommateurs comprise entre 125 et 203 millions.
En France, le cannabis équivaut dans la pratique presque toujours à du haschich marocain, le Maroc se taillant la part du lion (environ 80%) du cannabis en vente sur le marché français. Il est également vendu du haschich en provenance du Pakistan et d’Afghanistan.
Contrairement à ce qui est souvent indiqué dans la presse grand public, voire ancré dans les cerveaux, la majeure partie de ce haschich n’entre pas en France en passant par les Pays-Bas, mais provient `directement’ du Maroc, le plus souvent en passant par l’Espagne.
Le transport routier, le plus souvent effectué par des camions et des voitures de tourisme, constitue le principal moyen par lequel le haschich traverse ensuite la frontière française. Les chercheurs de l’Observatoire Géopolitique des Drogues (O.G.D.) confirment que la majeure partie du haschich marocain atteint la France par ces circuits.
Rappelons par ailleurs qu’à la mi-avril, le roi du Maroc, Mohammed VI a grâcié 190 détenus dont des prisonniers politiques islamistes, agissant officiellement en réponse à un mémorandum qui lui a été soumis par le conseil national des droits de l’homme (CNDH). Parmi les personnes grâciées figure le militant Chakib El-Khayari, condamné en février 2009 à trois ans de prison ferme après avoir dénoncé le trafic de drogue dans le nord du Maroc. Selon le journal « Le Soir Échos », à la suite du démantèlement en janvier 2009 du réseau « M.L » à Nador, hakib El-Khayari avait déclaré que les arrestations s’étaient limitées à des « petits poissons » épargnant « les symboles de la corruption politique et les détenteurs de postes sensibles ».
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