La Slovaquie a bloqué mardi le renforcement du Fonds de secours financier des pays de la zone euro et d’aggraver encore la crise de la dette, qui selon la Banque centrale européenne risque désormais de déstabiliser l’économie mondiale. Les députés slovaques se sont réunis en milieu de journée pour une séance destinée à se prononcer sur le renforcement du bras armé de l’Union monétaire pour faire face à la crise, avec un vote négatif qui se profile en raison des divisions au sein de la coalition au pouvoir.
“Toute l’Union européenne est menacée, tout comme notre euro. Il faut agir tout de suite”, a lancé devant les députés Iveta Radicova, Premier ministre slovaque qui avait mis plus tôt sa démission dans la balance.
Le parti Liberté et Solidarité (SaS) a annoncé mardi qu’il refusait de participer à ce vote crucial. Sans le soutien de ce mouvement, le camp de Mme Radicova n’a pas la majorité pour faire ratifier les mesures destinées à muscler le Fonds, appelé FESF.Estimant que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres, le chef de ce parti Richard Sulik s’oppose au FESF, à moins que la Slovaquie ne soit dispensée de payer son écot, une éventualité balayée par Bruxelles.
Face à un risque de paralysie, le ministre slovaque des Finances Ivan Miklos a toutefois laissé entendre qu’un deuxième vote, cette fois-ci positif, pourrait intervenir plus tard cette semaine alors que certains jugent probable un changement de majorité entre temps. […] […]Les dirigeants européens ont décidé le 21 juillet de doter le Fonds de secours de nouveaux pouvoirs en augmentant notamment sa capacité de prêts à 440 milliards d’euros. Une enveloppe qui pourrait servir à recapitaliser les banques européennes. Mais pour entrer en vigueur, ces mesures doivent être entérinées par les Parlements des 17 pays de la zone euro, qui s’étaient fixé jusqu’à mi-octobre. Non sans mal, seize pays dont l’Allemagne et la Finlande, très divisées sur le plan intérieur sur l’aide à apporter aux pays fragiles de la zone euro, ont approuvé ces modifications.
Reste à présent la Slovaquie, qui avait déjà refusé de participer au premier plan d’aide à la Grèce décidé au printemps 2010.
Entré dans la zone euro en 2009, le pays a longtemps traîné des pieds et même tenté de repousser le vote sur le FESF en décembre qui entraînera pour le pays une contribution à hauteur de 7,7 milliards d’euros. En dépit de ces incertitudes, une chose est sûre: les décisions prises le 21 juillet sont en partie obsolètes.
D’une part, le FESF va devoir probablement être encore musclé pour démultiplier sa force de frappe afin de rassurer les marchés sur sa capacité à faire face à une éventuelle propagation de la crise à l’Italie ou l’Espagne. Des discussions se tiennent à ce sujet au niveau des experts. D’autre part, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a reconnu lundi soir que les pertes que vont subir les banques créancières de la Grèce seront probablement plus importantes que prévu. […]