Addendum le 14/10/2011
Me Sandrine Carneroli et Me Alain Berenboom ont plaidé, vendredi, pour la SA Moulinsart et les éditions Casterman, dans l’affaire “Tintin au Congo”, devant le tribunal de première instance de Bruxelles en référé.
Me Carneroli et Me Berenboom, spécialisés dans le droit d’auteur, ont aussi longuement plaidé sur l’absence de raisons données par leurs adversaires pour interdire l’oeuvre de Hergé. “Oui, la liberté d’expression peut être limitée, oui, le racisme peut en être un fondement, mais alors il faut pouvoir expliquer en quoi il est nécessaire d’interdire cette publication pour le bien de notre société. Sur ce point, rien n’a été démontré”, ont-ils soutenu.
Les avocats ont encore expliqué que Hergé n’avait fait que refléter, dans sa fiction, le contexte colonial de son époque.
“S’il fallait invoquer le ‘politiquement correct’ pour chaque oeuvre, le tribunal serait inondé de ce genre de demandes”
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Les avocats de l’asbl française Le Cran (Conseil représentatif des Associations Noires) et de Bienvenu Mbutu Mondondo ont plaidé, vendredi, devant le tribunal de première instance de Bruxelles, en référé. Ils ont réclamé la fin de la publication de la BD d’Hergé “Tintin au Congo” au motif qu’elle est discriminante à l’égard des personnes de peau noire.
“Cette bande dessinée doit au moins être encadrée, relativisée, parce qu’elle véhicule des images négatives“, a plaidé Me Ahmed L’Hedim, conseil des demandeurs.
“Nous sommes bien conscients que la liberté d’expression doit être respectée mais il existe aussi des limites à celle-ci.“
L’avocat a argumenté que la Cour européenne des droits de l’Homme avait admis, dans un arrêt, qu’une fiction pouvait effectivement être sujette à des restrictions en matière de liberté d’expression. “Et le droit international prime sur le droit interne“, a-t-il ajouté.
Le Cran et Bienvenu Mbutu Mondondo demandent au tribunal, à titre principal, la suppression de la BD “Tintin au Congo“. Ils estiment qu’au regard de la loi Moureaux du 30 juillet 1981, tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie, la BD est “raciste“. […]