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Article de David Perrotin, étudiant en journalisme, dans Libération sur des clandestins africains de onze nationalités qui campent sur le stade André-Blain à Montreuil (Seine-saint-Denis) depuis trois mois après avoir été expulsés de leur squat. Des artistes viennent les soutenir.

Hier colonisé, aujourd’hui exploité, demain régularisé. (Slogan des clandestins)

Le terrain est vague, silencieux et bien isolé. Des vélos et quelques jouets d’enfants traînent au sol. Une odeur de cuisine caresse le nez et quelques rires sont perceptibles. Depuis trois semaines, près de 300 personnes, des sans-papiers pour la plupart, dorment dans ce camp de fortune aménagé sur le stade André-Blain à Montreuil (Seine-saint-Denis).

Des travailleurs (ouvriers, plombiers, femmes de chambre…), des femmes et des enfants (dont un bébé de 9 mois), dorment dehors tous les soirs et redoutent l’hiver qui arrive. Des tentes, artisanales ou de camping, sont disséminées un peu partout. L’aménagement semble rodé : un coin cuisine, un coin salon et un coin prière, garantissent le bon vivre ensemble. […]

La particularité de ce mouvement, c’est peut-être la stratégie engagée par ces expulsés pour obtenir un logement. Ils ont en effet décidé de se défendre grâce à l’art, à travers la peinture, la musique et même le théâtre.

Des habitants de la ville et quelques artistes sont venus peindre ou dessiner les 80 expulsés. Ils ont eu envie de poser un visage sur ceux que l’on nomme les immigrés, les sans-papiers, les étrangers. Pour les identifier, les humaniser et sensibiliser les gens à leur cause. […]

Libération

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