Alexander Segert était accusé d’incitation à la haine pour avoir lancé en Autriche un jeu antiminarets invitant à détruire virtuellement des minarets et des mosquées. Le procureur va faire recours. Appelé «Mosche baba» («Bye bye mosquées»), le jeu avait provoqué un scandale après son lancement sur le site internet du parti de la liberté autrichien (FPÖ). Il a été interdit peu après par le parquet de Graz en application d’une loi sur les médias.
Le publicitaire était déjà à l’origine d’une campagne contre les minarets en Suisse pour le compte de l’UDC. Il avait mis en ligne un jeu similaire. En Autriche, 100’000 personnes ont joué dans les 48 heures qui ont suivi sa mise en ligne, selon M. Segert. Principal accusé au procès, le politicien autrichien d’extrême-droite et chef du FPÖ de la province de Styrie Gerhard Kurzmann a lui aussi été acquitté. […]
Pour le juge, ce n’est pas un jeu de tir. Dans l’ensemble, à ses yeux, le jeu ne franchit pas le cap de l’incitation à la haine. Il n’a donc pas suivi le procureur qui y voyait un grand danger qui aurait pu provoquer des réactions d’islamistes.
Pour la défense, il ne s’agit que d’un jeu inoffensif où il faut faire preuve d’habileté. «Nous sommes tombés des nues» en voyant les réactions en Autriche, a déclaré un des avocats. En Suisse, le jeu n’a pas provoqué une vague d’indignation et de plaintes.