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A l’occasion de la 14e édition des Rendez-vous de l’Histoire consacrée à L’Orient, la conception jugée trop «européocentrique» de l’histoire a suscité un débat entre les défenseurs de l’histoire nationale comme l’académicien Pierre Nora et ceux de l’histoire connectée ou globale comme le chercheur indien, Sanjay Subrahmanyam.

«L’Orient», explique Henri Laurens, professeur au Collège de France, c’est le moment historique (XVIe-XVIIe siècles) où l’Europe, en tant que civilisation et culture, commence à se définir par rapport aux autres». […]Le «nous» n’est plus occidental, il devient mondial. Et au fil de ce décloisonnement l’Occident perd le monopole de l’écriture de l’Histoire et son héritage est remis en question par le retour du refoulé.

Si l’histoire est écrite par le conquérant occidental depuis plus de 200 ans, «le vainqueur ne reste pas toujours le vainqueur», confie Sanjay Subrahmanyam, la roue tourne… Et dans cette perspective historiographique, l’expression «lois mémorielles» n’a pas lieu d’être, car elles traduisent un rejet de la domination et une demande sociale forte pour peu qu’elles ne répondent pas à une exigence nationaliste. A l’inverse, Pierre Nora a dénoncé l’arrière-plan politique derrière lequel se cacherait ce spectre large de la contestation contre les valeurs occidentales et la prééminence des histoires nationales qui doivent, selon lui, se prémunir contre les explosions mémorielles et surtout résister à toute politisation de l’Histoire. […]

Le Monde

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