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À la demande du préfet de police, Michel Gaudin, les forces de l’ordre passent au crible les jeunes conducteurs paradant à bord de berlines haut de gamme. Un ciblage qui porte ses fruits.

L’affaire, symbolique à plus d’un titre, remonte au début du mois dernier. À Aubervilliers, trois policiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis arrêtent à la nuit tombée une Lamborghini type Murcielago, bolide de douze cylindres en V et de 63 chevaux fiscaux d’une valeur de 266.390 euros. Son conducteur, qui vient à peine de fêter ses 26 ans, est déjà fiché pour trente-cinq dossiers, notamment pour trafics de stupéfiants et vols aggravés. Affirmant être gérant d’une société de location de voitures de luxe et demeurant dans un logement social d’une cité HLM de la ville, il vient par ailleurs d’immatriculer une Audi R8 cotée au prix de 93.623 euros.

Peu de temps avant, des policiers avaient tour à tour interpellé sur les Champs-Élysées un voyou de 32 ans affichant treize dossiers et paradant au volant d’une Ferrari F 430 et, sur l’avenue de la Grande-Armée, le conducteur d’une Jaguar, connu pour trente-cinq dossiers, dont des braquages et un viol. Gamin de 18 ans intercepté sur le boulevard Sébastopol au volant d’un BMW X6, trentenaire sans emploi trimbalant sa copine dans un Hummer H3 dans les rues du VIII e  arrondissement, petite virée en Porsche Panamera avec comme pilote un solide gaillard de 29 ans condamné à seize reprises pour différents crimes et délits, dont enlèvement, séquestrations et torture : la litanie est presque sans fin…

Les forces de l’ordre procèdent dans la plus grande discrétion à des vagues de contrôle systématique, à Paris et en proche couronne, des conducteurs vivant manifestement très au-dessus de leurs moyens déclarés. En clair, il s’agit de rendre la vie plus dure aux caïds qui «investissent» une partie de leurs revenus occultes dans des 4×4 ou des coupés sport tape-à-l’œil, en général loués plusieurs milliers d’euros la semaine.

Il y a deux ans, les brigades anticriminalité (BAC) de nuit ont commencé à nous fournir des listes de véhicules de luxe contrôlés le soir notamment dans le quartier des Champs-Élysées et à bord desquels se trouvaient des personnes dont le profil et le niveau de vie n’étaient a priori pas en adéquation avec le train de vie ostentatoire affiché », confie Christian Flaesch, directeur de la police judiciaire de Paris.

(…)À la faveur d’investigations, les enquêteurs ont même soupçonné que certaines grosses cylindrées étaient utilisées dans des go fast remontant à vive allure des cargaisons de drogue en Ile-de-France. Chez un loueur de voitures haut de gamme présentant des signes de richesse extravagants au regard de sa déclaration d’impôts, les policiers ont découvert en perquisition plusieurs dizaines de grammes d’herbe de cannabis, un calibre 22 long rifle et 38 000 euros en espèce. Chez un autre suspect, une kalachnikov dans une valise.(…)

Le Figaro

(Merci à EVAN)

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