Plus de 25 ans après la marche pour l’Égalité et contre le Racisme de 1983, Nassurdine Haidari, élu PS à Marseille, demande aux candidats à la présidentielle de ne pas oublier les quartiers, de présenter un projet politique «qui mette enfin en application le principe constitutionnel d’égalité».
Le projet de notre société ne peut plus se faire sans nous, car malgré l’aveuglement de certains, c’est bien avec nous toutes et nous tous que se construit aujourd’hui la France de demain.
Certes, les crimes racistes ont quasiment disparu, mais la situation actuelle reste explosive. Chômage de masse (en moyenne deux à trois fois plus concentré dans les quartiers populaires), inégalité scolaire, confrontations violentes et répétées avec la police, conditions de logement indécentes, expulsions des plus pauvres des zones «rénovées», paupérisation galopante : faute d’être remises en cause, que ce soit par la droite ou la gauche, loin de reculer, ces logiques économiques, sociales et environnementale n’ont fait que s’aggraver.
Ainsi, les effets déjà anciens de la relégation sociale, de la marginalisation économique et du mépris culturel dont la droite et la gauche partagent la responsabilité, sont aujourd’hui redoublés par les discours et les actes d’un sarkozysme qui traite les habitants des quartiers, et surtout les jeunes, comme des étrangers de l’intérieur. Or cette nouvelle génération, au demeurant bien française, malgré les obstacles renouvelés devant elle, a largement contribué au développement économique, politique, social, associatif et culturel de la France. […]