Le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, a reçu le JDD.fr dans son cabinet ministériel à l’occasion de l’interview de la semaine et critique notamment le projet socialiste et la stratégie de François Hollande.
La gestion de la crise sera l’enjeu majeur de l’élection présidentielle. Ce qu’attendent de nous les Français, ce n’est pas de les faire rêver, c’est d’être sérieux et crédible.
Un sondage Ifop pour leJDD.fr place Hollande largement en tête des intentions de vote pour le second tour de la présidentielle. Etes-vous inquiet ?
Pas du tout. Je préfèrerais que cela soit l’inverse, bien sûr, mais un sondage n’est qu’une photographie à un instant T, ce n’est pas une prédiction d’avenir. Je vous rappelle qu’en janvier 1995, Jacques Chirac était annoncé à 12% au premier tour. La seule chose que l’on peut déduire de ce genre de sondage, c’est que le combat va être rude et difficile. Mais ça, on le sait depuis longtemps.
Comment faire pour inverser la tendance ?
Cela fait quatre ans et demi que la gauche, dans son ensemble, pilonne un seul homme : Nicolas Sarkozy. Pour nous, jusqu’à dimanche dernier, l’adversaire n’avait pas de visage, donc nous n’avions personne sur qui concentrer nos attaques. Là, le film commence vraiment. […]
Vous parlez beaucoup de chiffres quand François Hollande parle de «rêve»…
Dans un projet, il y a deux dimensions : la ligne politique, l’horizon. On peut appeler ça un «rêve», même si ce n’est pas le terme que j’utiliserai, je préfère que l’on trace une route, un cap. Faire «rêver» les Français en période de crise, ce n’est pas suffisant. Quand vous avez 5% de croissance, c’est possible. Mais ce n’est pas le cas.