En juin 2010, un homme est retrouvé rue Général-Fauconnet à Dijon, une balle dans le pied et avec de nombreuses plaies sur les membres. Il avait été enlevé quelques heures plus tôt. C’ est une de ces histoires que l’on croirait ne voir que dans les films d’action. En juin 2010, Taleb Jaffal passe en voiture pour récupérer un ami à Chenôve. Puis un autre, dans le quartier des Grésilles, à Dijon. Il emmène ensuite les deux passagers à Talant, et menace le Chenevelier avec son 22 long rifle, qu’il avait dans le coffre. Il donne une machette au deuxième homme, Abdelali Arouachou, et des serre-flex (ou colliers) pour qu’il attache la victime.
S’ensuivront des coups de machette et surtout, une balle tirée dans le pied de la victime. La raison ? Taleb Jaffal le soupçonnait d’avoir dérobé 5 kilogrammes de cannabis qu’il avait à son appartement.
Une fois le calvaire du voleur présumé terminé, ses tortionnaires le redéposaient à Dijon.
Hier au tribunal, seul Abdelali Arouachou était présent : Taleb Jaffal, celui qui semble avoir tout organisé, est en fuite, peut-être à l’étranger. Le premier prévenu a toujours nié son implication. Il reconnaît désormais avoir participé à l’enlèvement et aux violences. « Il avait une arme, il m’a dit de l’attacher. Je l’ai fait », déclare-t-il sobrement.
« Qu’aurions-nous fait à sa place ? »
En face de lui, la victime. Le jeune homme passe vite sur le déroulé de la scène, comme par pudeur. Lorsque la présidente du tribunal lui demande s’il est encore choqué, il lui répond, toujours simplement : « J’ai eu 34 points de suture à la jambe à cause de la machette. Cela me fait encore quelque chose quand je la regarde. » […]
