Dossier de presse : Couleur de peau, forme du visage, taille… : nos différences physiques sautent aux yeux. Pourtant, la science a prouvé que deux individus pris au hasard sur la planète présentent un matériel génétique identique à 99,9 %. Si on compare l’homme à la levure, on observe cette fois 30 à 40 % de similitudes entre les génomes. Qui aurait cru que nous étions si proches, génétiquement parlant, d’un banal champignon ? Comme le rappellent les scientifiques, l’explication réside dans l’apparition, il y a près de quatre milliards d’années, de notre ancêtre commun : le premier organisme vivant né dans l’eau des océans. À partir d’études comparatives sur l’ADN, les chercheurs peuvent désormais déterminer à quel moment a eu lieu la divergence entre deux espèces. Mais surtout, ils sont en mesure de retracer, avec une précision impressionnante, l’histoire de l’humanité. Ils ont ainsi établi que la population mondiale descend d’un petit groupe de 10 000 individus, contenant toute la diversité génétique actuelle. Ce groupe ancestral, formé il y a 200 000 ans en Afrique, a colonisé kilomètre par kilomètre l’Asie et l’Europe – où contrairement à ce qu’on pensait, il s’est mélangé avec Neandertal -, puis le reste de la planète et les corps se sont peu à peu différenciés pour s’adapter aux spécificités, notamment climatiques, des nouveaux territoires occupés.
(France, 2011, 75mn)
Florilège : Les meilleurs généticiens et les archéologues les plus chevronnés vont vous raconter votre histoire, celle que l’on ne vous a pas apprise à l’école […] L’Afrique est le berceau de l’humanité. En fait nous sommes tous africains, quel que soit le continent d’où l’on vient […] L’Homo sapiens, une espèce, une seule race, un petit groupe ancestral” […] […] Une mutation, c’est une minuscule erreur de copie qui se glisse au plus profond de nos cellules. Tout se passe au moment de la copie de l’ADN […] […] En génétique, une toute petite modification peut avoir de grandes conséquences dans l’apparence des êtres humains […] Ce sont bien évidemment les premiers européens qui ont subis les transformations les plus dramatiques au cours des millénaires […] Le fait d’avoir la peau blanche, c’est le résultat de mutations […] Nous sommes les descendants de mutants qui sont apparus il y a 20/30.000 ans en Europe […]”
[…] Un facteur très important chez les humains est la sélection sexuelle. Certains traits on tendance à attirer le sexe opposé. Exemple : les paons. Les femelles choisissent les paons qui ont une grande queue et donc elles ont des petits paons qui ont une encore plus grande queue, qui eux-mêmes… ainsi de suite […] […] L’invention de la race noire est donc l’aboutissement funeste de notre incroyable aventure migratoire. Les Européens, pourtant eux-mêmes originaires d’Afrique, venaient réduire en esclavage des populations qu’ils considéraient comme un intermédiaire entre l’animal et l’homme. Ultime ironie de l’Histoire, ils sanctionnaient ainsi l’apparence d’hommes et de femmes qui pourtant ressemblaient le plus aux fondateurs de l’Humanité toute entière […] […] La notion moderne de races, qui apparaît relativement tard dans l’histoire des hommes, s’est édifiée au cours du 18ème siècle en lien avec le grand processus de colonisation. Elle sert en quelque sorte à justifier idéologiquement l’immense violence déployée pour coloniser le monde, en drainer les richesses vers le continent européen […] […] En donnant une crédibilité aux thèses raciales, la science a contribué à faire accepter l’idée de races séparées ayant des origines biologiques différentes. Ces contre-vérités ont durablement marquées les sociétés humaines […] Les races comme entités génétiques indépendantes n’existent pas […] […] Les groupes sanguins sont les mêmes partout à travers le monde. Il peut y avoir plus de différences dans les groupes sanguins entre deux Béarnais qu’entre un Béarnais et un Papou […]Débat avec Evelyne Heyer, généticienne et anthropologue, et Friedemann Schrenk, paléoanthropologue.
Il est nécessaire de comprendre l’énormité des informations qui nous ont été communiquées par ce film.” (Journaliste)
Il a fallu beaucoup de temps pour que cette diversité apparaisse et s’installe. On est en train de se métisser de nouveau et tôt ou tard la diversité aura disparue.” (Friedemann Schrenk)
Néandertal est blanc de peau alors que Homo sapiens est noir de peau […] Néandertal ne nous a rien transmis d’important, rien de codant.” (Evelyne Heyer)
On peut tenir pour définitivement acquis que l’homme moderne vient d’Afrique. On ne reviendra pas là-dessus. Je crois qu’on a tous compris qu’il n’y a pas de races au sein de notre espèce Homo sapiens.” (Journaliste) ARTE – 18/10/2011